30/05/2021
... j'ai brisé mes chaines
Nous traversons actuellement une période charnière, nous ne nous reconnaissons plus dans le monde actuel qui semble éloigné des valeurs du cœur, et cela est souvent perturbant, si bien que nous recherchons des "espaces" plus agréables et positifs, des bases joyeuses auxquelles nous raccrocher. Alors, avec facilité, la spiritualité devient cette béquille dont on a tant besoin, elle apporte la touche de magie qui manque à notre quotidien, et particulièrement le courant new-âge qui promet féerie et paillette.
Je partage certains points avec ce type de spiritualité, en effet je crois à l'unité, au pouvoir de l'amour et du pardon, je ne doute pas de notre esprit créateur, je sais que nos maladies nous parlent et que les mêmes énergies créent les mêmes formes, je crois au poids des mots, mais aussi que nous sommes en plein changement vibratoire... pour résumer, je suis convaincu que la Lumière/Energie/Amour (c'est le même principe) est la base de TOUT. J'y crois pour l'avoir personnellement expérimenté, et, mes textes se basent toujours sur mes propres expériences par souci d'authenticité.
De mon ressenti, la spiritualité devient peu à peu une parodie d'elle-même, ce mot prend presque une connotation négative tant on lui a apposé tout plein de croyances telles des paillettes devenues de la poudre aux yeux. J'ai presque envie de dire que la spiritualité devient la Spirit Alité / Esprit Alité, petit trait d'humour.
Comprenons que s'agripper dessert notre évolution, et que ce qui nous rassure aujourd'hui doit être une indication de ce qu'il reste à guérir en soi. S'enfermer dans des concepts ne nous élève pas, voire nous freine parfois.
Aujourd'hui le bruit nous rassure, nous console, car le silence nous effraie, ce silence qui est synonyme de "rien". Pourtant, le vide n'est pas négatif puisqu'il permet d'accueillir la Vie, et c'est là que nos croyances entrent en jeu, elles deviennent le bruit qui met fin au silence, l'on peut alors se dire que le new-âge ou tout mouvement apparenté est une façon apaisante de remplir la grande toile de notre vie, c'est un fait, pourtant, si l'on observe bien, le new-âge ressemble principalement à une fuite, une zone de confort dans laquelle on s'enferme par peur de l'extérieur. J'ai constaté à plusieurs reprises que cette spiritualité était une zone fermée au changement, à la remise en question, proposant tout un tas d'enseignement/initiations "clés" pour être qui nous sommes.
Pourtant, de fait, tout est déjà en nous, il n'y a besoin d'AUCUNE initiation quelconque pour être, absolument aucune. Certes l'on a parfois besoin d'être guidé, éclairé, encouragé, et je ne dis pas que tout est marketing et business car je connais de très belles personnes tout à fait honnêtes et lumineuses dans leur démarche d'accompagnement et de soins qui font un travail formidable, seulement, il faut aussi savoir faire preuve de discernement. Une grande part de ce que l'on nous propose en spiritualité est devenu un simple marché. Je m'en suis rendue compte lorsque j'ai voulu explorer d'autres pistes, m'éloigner de tous ces concepts new-âge et osé le partager via mes textes, cela a fait peur aux "marchands". Ce qui est incroyable c'est que l'on arrive à se convaincre que notre activité marche bien car on "sert" la lumière, pourtant, bien souvent, cela fonctionne bien simplement parce que l'on surfe sur la vague, très à la mode, de la spiritualité new-âge. En réalité, ce n'est pas parce que notre activité s'élance que l'on est dans le vrai, même si l'on préfère souvent s'illusionner, mais simplement parce que l'on comble un vide ressenti actuellement par des croyances toute-faites voire surfaites, je les appelle "croyances clés en main" avec humour.
Pourtant, lors de mes premiers pas dans le new-âge, je trouvais cela plutôt agréable de tous se retrouver entre "nous", partager ces mêmes croyances, être entre personnes dites "éveillées", et c'était bien là ma plus grosse erreur ! Prôner l'union tout en se séparant d'autrui et en pointant du doigt les soi-disant "non-éveillés" est un non-sens.
L'on pourrait me dire que si ces groupes font du bien c'est une bonne chose, dans un sens cela est vrai, mais, n'oublions pas que le Doliprane soulage le mal de crâne mais ne le soigne pas.
Un autre paramètre non négligeable, la spiritualité new-âge dont je parle ici blesse autant qu'elle apaise, combien de personnes ai-je vu souffrir après avoir lu ou entendu que leur âme avait choisi une vie de violence "exprès" pour évoluer; ou encore des personnes se sentant "incapables" ou "délaissées" car ne recevant pas de messages de leurs "guides", ces mêmes personnes se sont alors vues répondre que c'étaient elles qui n'étaient pas assez connectées; et j'en passe. Cet hermétisme spirituel est un poison qui laisse des traces même si l'on préfère regarder ailleurs. Une spiritualité qui blesse autant qu'elle soulage n'est pas la voie de la justesse. La spiritualité devrait être une voie ouverte, le chemin de tous les possibles sur lequel celui qui croit avoir choisi la souffrance pour évoluer pourra guérir et avancer sereinement à partir de cette croyance là, tout comme celui qui ne croit pas avoir décidé d’expérimenter la violence mais souhaite aujourd'hui se défaire de sa souffrance et évoluer.
Car être spirituel ne réside pas dans le fait de croire en ceci ou cela, être spirituel c'est avoir foi en notre capacité à trouver des réponses en soi face à nos expériences. En effet, une croyance peut-être bonne pour certains et tout à fait néfaste pour d'autres. Personne n'a tort ou raison car la spiritualité est le chemin de TOUS LES POSSIBLES. Comprenons que nul ne détient la vérité et que nos croyances d'aujourd'hui ne seront pas celles de demain.
Combien de fois ai-je lu que si l'on ne trouvait pas sa flamme jumelle on ne pouvait être complet, que si l'on ne découvrait pas sa mission de vie on ne pouvait s'épanouir, que si on ne soignait pas son karma on ne pouvait guérir, que sans initiation on ne pouvait libérer son fluide guérisseur, que sans faire ceci on ne pouvait faire cela... Ne voit-on pas les graines de croyances que nous plantons à travers ces dires ? Ainsi, nous sommes censés passer notre vie à chercher notre double, notre mission, nos vies antérieures, pour enfin et simplement : ÊTRE. Sacré programme ! Finalement cela revient à se définir à travers des concepts, concepts créés par autrui, car il y a toujours quelqu'un d'autre que soi à la base de cela. Qui peut réellement affirmer vivre en soi, et ce depuis toujours, le principe des flammes jumelles, sans ne jamais l'avoir lu ou entendu quelque part auparavant ? En réalité, on ne fait que s'approprier des croyances, je dis cela sans aucun jugement car nous le faisons tous, vous, moi, tout le monde, seulement, il est bon de ne pas s'y enfermer, mais surtout, lorsque ces croyances deviennent pesantes, étouffantes, empoisonnantes, il est essentiel de s'en défaire ici et aujourd'hui.
Encore une fois, je le répète, il existe des personnes très lumineuses et humbles, qui portent leur prochain vers le haut, vers la découverte de soi, qui montrent le chemin de la guérison avec respect et amour, jamais elles n'imposeront une croyance mais resteront au contraire ouvertes à tout, ces personnes là font un merveilleux travail pour le bien-être commun, et elles sont partout dans la "vraie" vie, cela peut être un voisin, une amie, une personne qui anonymement ramène un sac-à-main égaré à son propriétaire...
La lumière, l'énergie, Dieu, l'amour, l'Univers, peu importe le nom qu'on lui donne, EST, et n'a besoin de rien pour être, et nous sommes cette lumière, tous les concepts, croyances, mots dont nous usons et abusons ne font que nous en séparer, car ils font de la lumière un but à atteindre, puisque pour briller il faut retrouver sa flamme jumelle, passer des initiations X ou Y, trouver sa famille d'âme, définir sa mission de vie, et j'en passe, quel vacarme qui nous éloigne de notre silence intérieur ! Si ces concepts sont plaisants, alors pourquoi pas, et nous devrons effectivement les vivre puisque nous créerons des expériences liées à ces croyances là dans notre vie, puisqu'en tant qu'êtres créateurs nous expérimentons ce à quoi nous croyons, c'est aussi simple que cela : y croire c'est le créer. Mais n'en faisons pas une vérité unique et si limitante.
La véritable question à se poser est : que cherche-t-on à travers ces concepts ? Trouver sa voie, exister ? Mais nous sommes la voie, elle ne se trouve pas elle se vit, et le fait de vivre signifie exister.
Et si, tout simplement, on vivait (sans mission de vie), on tombait amoureux (sans flamme jumelle), on appréciait nos amis (sans famille d'âme), on acceptait nos blessures (sans aller les chercher dans d'autres vies), on s'autorisait à être parfois triste (sans le syndrome du jumeau perdu), on écoutait notre cœur (sans devoir se connecter à des sphères supérieures), n'est-ce pas plus simple ainsi ?
A partir de ce point zéro (le silence) commence la vraie liberté, celle de vivre et c'est tout ! JE VIS et rien que ce fait est tout à fait extraordinaire et beau, le reste n'est que du bruit pour combler le vide, et, aujourd’hui, ce silence je l'aime, je n'ai plus peur de lui et je crée à partir de ce rien. Je dessine, j'invente, je réalise, je flâne, je contemple, je chante, je laisse mon imagination libre sans essayer de la "parquer" et la faire entrer dans un moule, et tout ceci ne coûte rien, car la vie est magique et simple.
Cela ne m'empêche pas de dessiner des licornes, de parler à des fleurs, de méditer auprès d'un arbre, de communiquer avec mon chat, d'embrasser mes pierres et autres petites merveilles, cela ne m'empêche à rien bien au contraire car j'accueille le tout.
La magie, l'âme agit, réside dans la simplicité et cela a toujours été ainsi, et si on ne la voit pas dans les yeux d'un enfant on aura beau passer toutes les initiations et formations possibles et imaginables, on ne la trouvera jamais nulle part.
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