12/11/2016
... j'ai fait comme tout le monde
Nous le constatons depuis quelques temps, un nombre grandissant de personnes traversent des épreuves liées à la séparation, que ce soit un divorce, un deuil, une perte d'emploi, un déménagement, une rupture amicale, une perte d'argent... Nous remarquerons que tout ce qui nous fait souffrir ici bas est à mettre en parallèle avec une séparation.
Cela est très déstabilisant et douloureux, car souvent inattendu en apparence. Pourtant, ces diverses séparations ne sont pas le fruit du hasard ou de la fatalité, mais les pièces d'un puzzle plus gigantesque, d'un plan invisible à nos yeux physiques. En effet, lorsque l'on a le nez dans le guidon, on ne voit pas l'horizon.
Parlons maintenant des sentiments et émotions désagréables qui nous habitent lors d'épreuves, car ils sont on ne peut plus normaux. J'insiste sur ce fait, ils sont NORMAUX.
Oui, c'est normal de pleurer la perte d'une personne
Oui, c'est normal d'avoir peur du changement
Oui, c'est normal de se sentir perdu lorsque l'on perd son emploi
Oui, c'est normal d'être tourmenté, effondré, écœuré, triste...
Ces réactions sont fréquentes, bien qu'elles ne soient pas obligatoires. Elle sont courantes, majoritaires, donc s'inscrivent dans la « norme ». Cela ne fait pas de nous des nuls, des peureux, des moins que rien ou autres, elles font de nous des êtres humains avec un grand cœur. L'intensité et la durée de ces émotions négatives varient selon les individus, les vécus, les blessures.
Lorsque nous vivons une séparation, un « trou » se forme dans le cœur, momentanément. Cette plaie laisse alors apparaître une horde de soucis qui étaient jusque là endormis, qui semblent plus graves les uns que les autres. Soucis qui ne pouvaient nous approcher lorsque le cœur était fermé.
Par exemple on se demandera comment s'en sortir financièrement sans emploi, comment combler le manque d'une personne, comment anticiper l'avenir... car ces personnes/emplois/biens formaient notre puzzle, et lorsqu'une pièce se retire le puzzle n'a plus de sens, le dessein s'efface même si ce n'est qu'en partie. Le mental qui aime la routine est déstabilisé, il lutte, il refuse de lâcher-prise, de laisser partir la pièce. Il est en colère, triste... et c'est normal.
Dans ces moments durs, il est difficile de se détacher du mental.
Ne culpabilisons pas, ne nous jugeons pas, ressentir ces émotions est normal, dans le sens où elles traversent la plupart des personnes. Ce qui est moins « normal » est de rester définitivement dans cette spirale négative, la peur ne doit être que passagère, une intermédiaire entre l'ancien et le nouveau Moi. Lorsque l'on relève la tête du guidon on entrevoit enfin la lumière, alors, les émotions négatives s'éloignent, le cœur guérit sa propre blessure, il remplace la pièce manquante. Cela nous rend plus fort et indépendant. La colère s'apaise, la tristesse passe, la peur s'endort car l’Histoire continue. Notre vie s'écrit jour après jour, elle ne s'arrête pas à un moment précis, elle ne se fige jamais.
Alors, acceptons que de temps à autre une épreuve nous déstabilise, nous peine, nous fasse douter, c'est normal et cela passera.
Plus tard, nous regarderons en arrière et comprendrons que l'épreuve était un enseignement.
18:26 Publié dans Blessure | Lien permanent | Commentaires (3)
03/11/2016
... je me suis posée beaucoup de questions
Pour panser une blessure, mettre fin à un automatisme, briser une croyance limitante, en finir avec les réactions, nettoyer son intérieur, il est bon de soigner la source primordiale du mal, et non les petits ruisseaux adjacents.
Mais, il s'avère que c'est un travail long et difficile, on ne sait vraiment par où commencer car divers ruisseaux s'ajoutent au fil du temps, cours d'eau qui se mêlent, s'entortillent, et nous induisent parfois en erreur. Pour ne pas se perdre dans ce travail, il est bon de se cramponner au ruisseau et le remonter, cela est parfois fatiguant émotionnellement et physiquement car certains flots sont plus denses et agités que d'autres. Dans ces conditions, voici l'embarcation la plus adaptée pour ce voyage : le "pourquoi ?". Pour l'utiliser, il faut être à l'écoute de son intérieur, de ses émotions.
En effet, lorsque l'on traverse une situation qui nous rend triste, mal à l'aise, en colère, ou encore toute autre émotion négative liée à la peur, il est bon de se demander "pourquoi ?" cette émotion nous touche t-elle. En remontant le cours du ruisseau jusqu'à la source, qui est souvent lointaine.
Voici un exemple clair :
Je suis mal à l'aise lorsque l'on me fait un cadeau.
- Pourquoi ?
Parce que je ne sais pas recevoir.
- Pourquoi ?
Parce que je ne pense pas mériter, je ne me sens pas digne.
- Pourquoi ?
Parce que je pense ne pas avoir reçu assez d'amour quand j'en avais besoin.
- Pourquoi ?
Parce que j'ai été écarté, mis de côté durant mon enfance.
- Pourquoi ?
Parce que quand j'étais petit mes parents m'ont un peu délaissés lorsque mon petit frère est né. Dès lors, je me suis construit sur cette croyance que je ne suis pas digne d'être aimé par mes parents, de recevoir de l'amour. Ce n'est peut-être pas la réalité mais c'est ce que j'ai ressenti dans mon cœur d'enfant. Comme je n'ai pas su mettre de mots sur mes maux, cette blessure de l'abandon s'est ancrée en moi, et, aujourd'hui, mon regard d'adulte est faussé. Le ruisseau est la gène de recevoir, la source est la blessure de l'abandon.
Un autre exemple :
Cela m'insupporte lorsque l'on me dicte comment élever mes enfants.
- Pourquoi ?
Car je n'ai de conseils à recevoir de personne.
- Pourquoi ?
Parce que je me suis faite toute seule.
- Pourquoi ?
Parce que mes parents étaient physiquement/émotionnellement absents.
On note dans cet exemple une colère encore présente, bien que très lointaine. Colère qui résulte de ce sentiment d'absence d'un ou des parents. La source est la blessure d'insécurité.
Chaque blessure donne naissance à une multitude de réactions différentes. Reprenons le dernier exemple, mais en changeant l'émotion ressentie :
J'ai honte lorsque l'on me dicte comment élever mes enfants.
- Pourquoi ?
Parce que cela me donne l'impression d'être incompétente.
- Pourquoi ?
Car je n'ai pas confiance en moi.
- Pourquoi ?
Parce que ma grande sœur me rabaissait tout le temps lorsque nous étions petites.
- Pourquoi ?
Parce qu'elle ne m'aimait pas.
- Pourquoi ?
Car elle a du tout partager avec moi quand je suis née : jouets, chambre, parents...
La source de ce sentiment de honte qui m'habite aujourd'hui provient donc de ma petite enfance, période durant laquelle ma sœur semblait me détester et me rabaissait. La blessure est celle de la dévalorisation.
Une fois la blessure mise en lumière, nous pouvons aller plus loin dans le travail afin de nous libérer, toujours avec cet outil des questions réponses :
Suis-je vraiment incompétente ? Non, j'ai simplement laissé la jalousie de ma sœur me blesser et prendre le dessus sur l'enfant que j'étais.
Ma grande sœur me détestait-elle vraiment ? Non, elle n'avait simplement pas les bons outils pour exprimer sa peur lorsque je suis arrivée au foyer, alors, sa souffrance intérieure s'est transformée en jalousie à mon égard.
Cette technique du "pourquoi ?" est très efficace lorsque l'on est honnête avec soi-même, quand on accepte de regarder la vérité en face. Cela peut être douloureux, car, au fil du ruisseau d'anciens souvenirs enfouis remontent à la surface, d'anciennes blessures nous apparaissent avec les émotions qui les accompagnent. Mais, ce n'est qu'en regardant ce qui est que l'on peut se soigner et se libérer.
A noter qu'une blessure pansée met fin à plusieurs croyances/automatismes/réactions, car une même blessure engendre divers maux différents.
Il est maintenant temps d'embarquer et se libérer.
14:46 Publié dans Blessure | Lien permanent | Commentaires (1)
14/10/2016
... j'ai joué dans un film
19:04 Publié dans Blessure, Lâcher prise | Lien permanent | Commentaires (2)