16/07/2017
... j'ai planté un arbre dans mon jardin
Des attentes, rassurons-nous, nous en avons tous, mais chez certains cela est plus prononcé que pour d'autres. Vivre sans attentes est difficile mais ô combien libérateur, c'est un travail de chaque jour dont la complexité dépend de nos filtres et blessures.
Par exemple, si mon père a quitté le foyer quand j'étais enfant (blessure d'abandon), il est probable que j'aie des attentes envers mon mari aujourd'hui. Par l'attente, nous cherchons toujours à combler un manque. Une fois que nous avons identifié nos attentes, que nous comprenons dans quels domaines de notre vie elles sont les plus prononcées et les plus pesantes, nous pouvons alors nous demander ce que l'on cherche à combler, donc, ce que l'on ne trouve pas en soi.
Un nouvel exemple, si je place des attentes exagérées sur les résultats scolaires de mes enfants, il est fort probable que je cherche avant tout à me rassurer, cela démontre alors une peur cachée. Pour mettre en lumière cette peur, je peux imaginer se produire l'inverse de mon souhait, par conséquent, que mes enfants n'aient que des mauvaises notes à l'école. Que cela me ferait-il ? Si c'est un sentiment de honte qui vient m'habiter, cela signifie que je doute moi même de mes propres capacités, que je ne me sens pas à la hauteur dans ma vie alors je reporte cela sur mes enfants avec des attentes démesurées. Si c'est une angoisse quant à l'avenir de mes enfants qui vient me faire mal, cela signifie que j'entretiens une croyance telle que la vie est une bataille dans laquelle seuls les meilleurs (bonnes notes) gagnent.
Les attentes masquent toujours un manque intérieur.
Pourtant, ne plus avoir d'attentes peut aussi être déstabilisant, car ne plus rien attendre revient à voir et accepter le vide qui nous habite, cela est comme un face à face avec soi même. Au final, ces attentes nous nourrissent en surface, elles nous empêchent de regarder en nous, même si elles sont toujours soumises à la déception elles nous rendent vivants car elles ont une énergie propre.
Lorsque nous plaçons une attente, cela signifie que nous donnons en émettant un souhait en retour, même inconscient, comme ci nous plantions une graine dans le cœur de quelqu’un d'autre, pour plus tard amasser SES fruits et s'en nourrir. Pourtant, l'autre arrosera cette graine seulement s'il en a l'envie et à la fréquence qu'il désire, il en prendra soin que s'il le souhaite, peut-être même qu'il refusera cette graine. Alors, le fruit obtenu ne sera pas celui escompté, mais celui qui résonnera le mieux dans le cœur de l'autre.
Mais, ce fruit devient comme un but en soi, on attend, parfois impatiemment, pour le récolter, on y place beaucoup d'espoir, il se transforme en point sur notre horizon, on peut donc dire qu'il nous rend vivant. Puis, lorsque la récolte arrive enfin, la désillusion prend le dessus puisque le fruit n'est pas celui attendu. En effet, on ne peut exiger d'un autre que soi même qu'il fasse exactement ce que l'on ferait, ce que l'on attend, ce que l'on souhaite. Placer des attentes en dehors de soi est toujours source de tristesse, puisque donner n'est pas soumettre l'autre à une quelconque exigence, ceci revient à contrôler. L'ego agit ainsi, jamais le cœur.
Attendre étant synonyme de manque, si l'on supprime l'attente cela revient à laisser une partie de nous vide, comme morte. On pense donc, à tort, que lorsque les attentes disparaissent on devient vide, que la vie devient vide. Mais, en réalité, soigner ses attentes (en mettant en lumière le vide qu'elles camouflent) revient à planter une graine EN soi, et non au dehors. Ainsi, le vide se comble, car, il se transforme tout naturellement en amour.
Une attente met en lumière quelque chose à régler avec soi même (soi m'aime).
Pour reprendre mon premier exemple, si je m'aperçois que j'ai énormément d'attentes envers mon compagnon, et que je remarque que ces attentes résultent d'une peur de l'abandon, je peux soigner mon intérieur en prenant conscience que cette peur est crée de toute pièce par mon ego, et que je vis ma relation actuelle via le filtre de mon passé (père absent). Il ne tient qu'à moi de guérir ma peur, en réalisant que mon père ne m'a pas abandonnée, il avait simplement des choses a régler avec lui même. Soigner nos blessures met immédiatement fin aux attentes, car panser une plaie revient à poser une graine d'amour qui elle même donnera naissance à un beau fruit/enseignement.
C'est ainsi que nous pouvons mettre fin aux attentes, en remontant vers leurs sources : la blessure primordiale. Quand ce travail est fait avec amour, on réalise que mettre fin aux attentes n'est pas synonyme de mort, mais de libération, de renaissance.
Rappelons-nous que nous avons tous des attentes, cela fait partie de notre processus d'évolution.
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