23/11/2018
... j'ai traversé la rue et été déçue
Qui est réellement heureux dans son métier actuel ?
Qui trouve dans son travail épanouissement et joie?
Je serais curieuse de voir les réponses.
Dans nos sociétés le travail possède une place d'honneur. Bien souvent, avant même de demander son prénom à une personne on lui demande ce qu'elle fait dans la vie, quand on regarde une émission télévisée il apparaît toujours sous le prénom du candidat son métier, lorsque nous remplissons des papiers administratifs on nous interroge systématiquement sur notre profession, les enfants dès l'école doivent déjà avoir un futur métier en tête...
A bien y regarder, tout tourne autour du travail, celui qui n'en a pas est vite pointé du doigt, et celui qui refuse ce système est marginalisé.
On a même été jusqu'à affirmer "le travail c'est la santé !"
Alors, je répète ma question : "qui est réellement heureux dans son métier actuel ?". Je suis persuadée que l'on est loin de la grande majorité !
L'angoisse du dimanche soir est-elle une illusion ?
La boule au ventre lors des réunions est-elle une invention ?
Le travail qui s'accumule alors que l'on fait déjà du mieux qu'on peut, est-ce de l'imagination ?
Tout a été mis en oeuvre pour nous faire croire que le travail était le pilier les plus important de notre vie, et cela fonctionne à merveille. Nous n'en avons pas tout à fait conscience mais nous nous identifions à notre emploi, lorsque l'on a un bel emploi nous pensons être une personne bien/ intelligente/importante/complète, a contrario, lorsque notre métier est sous-évalué nous nous sous-estimons.
Il y a un rapport de mérite très ancré vis à vis du monde professionnel.
Nous faisons passer notre emploi avant tout le reste puisque nous travaillons plus de 8 heures par jour, cela devient alors notre première activité, avant nos besoins, nos envies, les moments en famille, les plaisirs...
Je me souviens, il n'y a pas si longtemps de cela, je me levais à 6h, je déposais mes enfants à la crèche à 7h, je faisais 1h30 de trajet pour arriver à mon lieu de travail, j'enchaînais mes 8h pour quitter à 16h30, refaire 1h30 de route, récupérer mes enfants à 18h... tous les jours de la semaine, du mois, de l'année. Et je trouvais cela "normal", comme bien des gens, après tout il faut gagner sa vie. 5 jours de travail pour 2 jours de repos, 40 ans de travail pour 15 ans de retraite, n'y a t-il rien de choquant là-dedans ?
C'est la vie, me dira t-on...
Je réponds non !
Depuis que j'ai brisé ce conditionnement et l'idée que je me faisais de la vie et du travail en général, je vois les choses telles qu'elles sont : le travail (tel qu'on le connaît aujourd'hui) n'est rien d'autre qu'un enfermement et une mascarade.
Tout d'abord, nul ne devrait avoir besoin de gagner sa vie, car la vie ne se gagne pas ! Qui nous a laissé croire que nous devions gagner quoi que ce soit ? Si nous sommes incarnés ici bas c'est pour vivre et nous n'avons pas à justifier cela, nous ne sommes redevables à personne d'être en vie, et en aucun cas le fait de travailler n'éponge une quelconque dette, qui est imaginaire évidemment.
Le travail est défini ainsi : ensemble des activités humaines organisées, coordonnées en vue de produire ce qui est utile.
Cette définition me plaît, mais il me semble qu'aujourd'hui elle est obsolète.
Le travail ne devrait pas être une chaîne qui nous lie les mains, mais une opportunité de développer nos capacités. Le travail ne devrait pas se transformer en une prison, mais être une clé pour se réaliser. Le travail ne devrait pas être une charge lourde et personnelle, mais un sac dans lequel chacun dépose ses idées. Le travail ne devrait pas nous séparer ou nous subordonner, mais au contraire nous unir et nous réunir pour la même cause.
Le travail, de nos jours, n'est pas vraiment merveilleux et épanouissant, et cela devient de plus en plus flagrant. Le malaise s'installe, la division se crée, alors les règles se durcissent pour tenter de contenir tout cela. En effet, il devient de plus en plus clair que le travail n'a pas pour but premier un enrichissement personnel mais plutôt l'enrichissement d'une petite élite. Ceci n'est pas un jugement mais une observation.
Bien entendu et fort heureusement, tout n'est pas à mettre dans le même sac, mais je constate depuis quelques temps une dégradation importante du bien-être dans le monde professionnel.
Qui, aujourd'hui, travaille pour se faire plaisir, pour transmettre et apprendre, pour son évolution...? Trop peu encore.
La vie ce n'est pas le travail tel qu'on le connaît ! Et lorsque les contraintes sont lourdes, le travail devient parfois facteur de maladies, car tout ce que l'on fait à contre-cœur n'est pas correct.
Un métier non voulu n'est pas correct. Il est temps de prendre conscience de cela, la vie n'est pas travailler, mais créer, rire, jouer, danser, s'émerveiller, flâner, aimer, apprendre, transmettre, et si le travail que l'on fait n'est que plaisir et amour, ce n'est pas un travail mais la juste voie.
Bien sur, on va me dire que tout cela est bien utopiste, que l'on est tout de même obligé de travailler pour payer ses factures, en effet c'est une réalité, mais il existe aussi d'autres réalités, car nous ne sommes obligés à rien et chaque prison possède une clé !
Le changement nous appartient, et nous ne sommes pas obligés de suivre un modèle qui ne nous correspond pas. Nous avons le pouvoir de dire stop et aller vers ce qui nous anime.
Aujourd'hui je refuse de passer la moitié de ma vie à travailler pour telle personne, je l'ai fait par le passé mais à présent c'est terminé, je refuse de passer à côté de l'essentiel, de laisser derrière moi ma santé mentale et physique, c'est mon choix et je l'assume pleinement. Je suis pour un système nouveau basé sur le partage, sur l'échange, sur la transmission, sur la création à plusieurs, sur l'équité, et non un système pyramidale qui laisse de côté la majorité.
Tout cela nous pouvons le créer en mettant fin à nos anciennes croyances et en refusant ce que l'on tente de nous imposer. Souvenons-nous que le pouvoir est en nous.
Souhaitons-nous cette vie de robot à nos enfants, ou préférons-nous qu'ils fassent ce que leurs cœurs leur soufflent ? Alors n'enfermons plus nos enfants dans ce même schéma qui nous étouffe tant.
Inventons la vie que nous souhaitons vivre, il n'est jamais trop tard pour cela.
Comme l'a dit judicieusement Confucius : "choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez plus à travailler un seul jour de votre vie"
09:01 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
C'est un article qui questionne beaucoup. J'ai la chance, depuis peu, d'avoir un travail, qui me permet d'évoluer mais aussi d'aider des petits loulous abîmés par la vie. Mais tu as raison , même si je n'ai pas l'impression de travailler, j'ai des contraintes (horaires...) malgré tout.
Mon travail me plait énormément et j'ai ce sentiment d'être à ma place.Il fait dire que les guides ont bien fait les choses.
J'aime beaucoup cet article. Je t'embrasse Emilie
Écrit par : Fabienne | 23/11/2018
Parce que tu es sur ta juste voie :)
Mais je remarque que même lorsque nous y sommes, lorsque l'on travaille en équipe ce n'est pas simple car le système fait que l'ambiance au boulot devient délicate... :/
Écrit par : Emilie | 25/11/2018
Hello Emilie,
Ton article est tellement juste! Sortir des schémas imposés, oser imaginer sa vie et la créer, aller de l'autre côté de la peur.
Je suis dans ce cheminement et encore du "travail" pour me détacher de mes conditionnements mais je suis sur la bonne route :-)
Merci pour cet article qui permet de se poser les bonnes questions et voir où sont les résistances à dénouer.
Audrey
Écrit par : Audrey | 23/11/2018
Merci pour ce retour, et si heureuse que cet article éclaire quelques points
Écrit par : Emilie | 25/11/2018
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