21/07/2024
... j'ai allumé la lumière
De nos jours on se plaît à mettre les gens dans des cases. Une personnalité sera cataloguée de "ceci", un caractère sera jugé comme "cela"... l'hypersensibilité fait partie de ces cases, seulement on la comprend mal, on va même jusqu'à penser qu'elle est gage d'évolution (surtout dans le milieu spirituel).
Evidemment être hypersensible c'est savoir faire preuve d'empathie, c'est comprendre instantanément ce que l'extérieur attend de soi, mais, c'est aussi avoir du mal à dire "non", c'est tout prendre trop à cœur, c'est vivre ses émotions trop intensément et exagérément.
En réalité, l'hypersensibilité est à mettre en parallèle avec un sentiment d'insécurité. Voyons comme l'être hypersensible s'angoisse, mais avant tout pour lui-même, pour sa sécurité (physique, émotionnelle, affective...), il considère le monde comme dangereux et se protège comme il le peut. C'est principalement le contexte familial durant l'enfance qui rend hypersensible, ce sont les insécurités, ou plus volontiers les insécurités de la lignée (car tout commence définitivement ici), qui sont facteurs d'hypersensibilité. L'enfant hypersensible, dans le but de combler ses failles, doit mettre en place des systèmes de défenses, des stratégies de protection, cela le pousse à analyser son environnement afin d'y apporter des réponses sécuritaires, cela pour sa survie. Par conséquent l'être hypersensible est très observateur, très fin, il comprend facilement les émotions d'autrui car il les cultive déjà en son intérieur.
Les adultes hypersensibles ont beaucoup de difficultés à trouver leur place car ce monde les effraie, ils se sentent en insécurité depuis l'enfance. D'ailleurs, ils se considèrent comme différents depuis leur plus jeune âge.
J'étais une enfant hypersensible, mais j'étais surtout une enfant pleine d'insécurités, j'ai du mettre en place un système pour survivre dans ce monde qui me paraissait si hostile. Petite, je n'ai pas été rassurée quand il le fallait (ma branche familiale portant des blessures d'insécurité, celles de l'abandon et du rejet), alors j'ai développé tout plein de peurs. Quand je dis que je ne me suis pas sentie protégée, je ne parle pas ici de "surprotection" qui elle aussi impacte défavorablement le développement de l'être, d'ailleurs la surprotection est synonyme de sentiment d'insécurité. Mon hypersensibilité a fort heureusement aujourd'hui laissé place à une sensibilité me permettant de dessiner, écrire, créer, je ne suis plus hypersensible car j'ai soigné mes blessures, j'ai appris à voir le beau dans le moins beau, j'ai expérimenté la joie et la légèreté en ce monde.
Certes l'environnement familial joue un rôle prépondérant dans l'hypersensibilité, toutefois, être hypersensible n'est pas une fatalité, un travail sur soi s'avère nécessaire et salutaire. Un hypersensible a simplement besoin d'être rassuré, et non encouragé dans son hypersensibilité.
Lorsque des insécurités ont été léguées à l'enfant intérieur, il appartient au soi adulte de les panser.
S'il est bon d'être sensible, il s'avère préjudiciable d'être hypersensible. Assurément la voie du milieu reste la plus juste, et l'hypersensibilité appartient à un extrême dont l'opposé est l'indifférence.
Pour conclure, ce n'est pas l'hypersensibilité qui crée des angoisses, mais les angoissent qui donnent naissance à l'hypersensibilité.
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