11/05/2019
... je suis restée figée
J'aimerais revenir sur un point important et parfois mal interprété, celui de l'immobilité.
Et pour en parler je vais définir son inverse : l'agitation.
L'agitation nous bloque l'accès à nous-même, car elle est un mouvement constant qui nous empêche de nous laisser traverser par la lumière, mais aussi d'émettre notre propre lumière. Plus nous sommes agité plus nous nous sentons séparé de notre prochain car nous ne parvenons pas à nous relier au grand Tout, plus nous sommes agité moins nous comprenons la notion de moment présent car nous basculons sans cesse du passé au futur, mais aussi moins nous permettons à notre lumière de briller car celle ci s'en retrouve dispersée.
L'agitation fait du bruit, autant sur le plan physique que sur la plan subtil, il suffit de taper des mains pour l'expérimenter. Sur la plan invisible, ce sont nos émotions qui font du bruit et nous agitent, et plus l'émotion est puissante plus le bruit est fort. Et si l'émotion reste bloquée car nous sommes trop agité pour trouver une issue, elle va se manifester sur le plan physique par une maladie. L'agitation est donc un cri qui nous empêche d'entendre notre intérieur.
Ainsi, le bruit, l'agitation, est une absence de sérénité qui nous voile notre nature véritable.
Lorsque nous sommes agité nous résistons à la lumière, que ce soit la lumière extérieure qui entre en nous, tout comme celle intérieure qui s'en échappe, l'équilibre réside dans ce savoureux mélange entre la lumière que l'on reçoit et celle que l'on émet.
La société dans laquelle nous évoluons nous incite à l'agitation, il faut aller vite, consommer, jeter, se lever tôt, travailler, manger sur le pouce, regarder sa montre, faire vite et toujours plus vite, finalement, nous prenons rarement notre temps, il semble tellement nous en manquer que nous courrons derrière lui, encore, nous le cherchons dans une agitation sans fin. Et se placer ainsi dans la recherche n'est pas accueillir, être, briller.
Alors, pour palier à cela, nous sommes attiré par des pratiques qui poussent à ralentir, à être moins agité, comme la méditation, le yoga, la contemplation. Ces pratiques sont bénéfiques sur le moment, si on est en mesure d'accueillir ce qui vient, mais, dès que l'on reprend notre course effrénée le silence n'est plus qu'un lointain souvenir. Alors, nous continuons à pratiquer diverses techniques pour retrouver le calme, puis le perdre à nouveau, ceci est une boucle sans fin. C'est une façon d'équilibrer la balance, je m'agite 10 heures par jour, alors je médite 10 minutes chaque soir avant de m'endormir, pour me ré-agiter le lendemain puis méditer à nouveau le soir venu...
Et si la solution était de bloquer la balance une bonne fois pour toutes, qu'elle ne penche ni à gauche ni à droite ?
Car en réalité la clé est dans l'immobilité, le silence est dans la non-action, c'est le fait de ne rien faire qui laisse passer la lumière et permet à la paix de s'installer. Etre immobile ne s'apprend pas, on n'apprend pas à accueillir sa lumière, autrement on retourne à son agitation, à la recherche, au manque que l'on cherche à combler.
Pour être (immobile) il faut se détacher de nos croyances, celles qui nous dictent que "faire c'est être". On peut être dans l'immobilité bien plus souvent qu'on ne le pense, même durant nos "tâches", par exemple, je peux faire ma vaisselle en étant bien ancrée dans le moment présent, sans me préoccuper de ce qui va arriver, sans me soucier de ce qui s'est passé hier, sans être en colère de devoir laver cette vaisselle, être simplement ici et maintenant et dans l'accueil, en observant la mousse, en écoutant le bruit de l'eau, en admirant le travail bien fait, en étant dans la gratitude de pouvoir faire ma vaisselle...
Les plus belles œuvres de ce monde sont nées de l'immobilité, lorsqu’elle a été accueillie pour ensuite se transformer en matière, l'inspiration naît de l'immobilité, les artistes comprennent à quel point plus on cherche et rien ne vient.
La nature est le reflet de l'immobilité, une graine accueille ce qui vient, dans le silence et la paix, pour devenir une magnifique fleur. Un quartz est si pur qu'il se laisse entièrement pénétrer par la lumière, pour la diffuser et la multiplier. Quand la nature s'agite, et cela arrive lorsque les hommes se noient dans leur propre agitation, tout ne devient que destruction.
Prenons un verre transparent, versons-y quelques centimètres de sable, puis nous remplissons le reste du verre avec de l'eau. Observer le résultat sera très apaisant, il y aura tout au fond du verre le sable, dense et immobile, et au dessus l'eau, claire, limpide et elle aussi immobile. Et si d'un coup l'on venait à agiter le verre, sable et eau se mélangeraient jusqu'à créer une texture grisâtre et confuse, plutôt désagréable à regarder, des petites vagues feraient déborder le verre et le tout ne ressemblerait plus à rien. Il en est de même quand nous sommes trop agités, nous ne laissons pas le temps aux éléments de prendre leur place en nous, et surtout nous empêchons la lumière de nous traverser.
L'absence de lumière est simplement une absence d'immobilité et de silence, l'agitation créé une forme d'incohérence.
Prenons le temps d'observer, de contempler, de ne rien faire, de rêver.
Si nous changeons constamment de fréquence, comment entendre la musique que joue notre âme.
Voilà pourquoi la lumière passe par l'immobilité, qu'il ne sert à rien de convaincre, persuader, chercher à prouver, brillons il ne nous est rien demandé de plus.
18:18 Publié dans alignement | Lien permanent | Commentaires (0)
10/05/2019
... je suis devenue conductrice de train
Lorsque l'on s'éveille, on est souvent très tenté de réveiller notre prochain, tout nous paraît tellement clair et limpide que l'on souhaite apporter notre vérité à ceux qui nous entourent. Et si l'autre n'est pas réceptif à notre message, on tente de le convaincre par bien des moyens, des exemples, des partages d'expériences. Cette lumière qui brille en nous, nous souhaitons la diffuser, la partager, la transmettre, coûte que coûte. Pourtant, dès que nous luttons pour diffuser la lumière nous ne l'incarnons plus, car la lumière ne s'impose pas, elle s'accueille naturellement, simplement, dans la paix et l'amour.
Dès que nous cherchons à convaincre, nous jugeons l'autre comme séparé de nous et nous donnons inconsciemment le rôle du sauveur.
La lumière est partout, en nous, autour de nous, elle EST, alors nul besoin de la défendre, de chercher à convaincre, de prouver, nous devons simplement l'incarner, de par nos pensées, paroles et actions. Par conséquent, le meilleur moyen de diffuser la lumière est de la laisser briller EN soi, de devenir notre propre lanterne tout en laissant les personnes autour de nous vivre ce qu'elles ont à vivre.
Je comprends cet agacement ou cette impatience que l'on peut ressentir lorsqu'on rencontre des êtres qui semblent encore très endormis, particulièrement quand tout devient si évident en nous, mais, comprenons qu'il nous est demandé d’avancer sur NOTRE voie, notre chemin, et que seule notre évolution propre importe, tirer l'autre derrière nous n'a aucun sens car peut-être que cet autre n'est pas encore prêt à accueillir ce que nous sommes en mesure d'accueillir nous. Il nous appartient seulement d'alimenter la lumière en nous, d'attiser notre flamme/feu de l'âme.
Nous ne devrions pas nous focaliser sur l'éveil de notre voisin, cela maintient l'illusion de la séparation. De plus, en évoluant nous plantons des graines sur le grand chemin de la Vie, et ces graines restent accessibles à tous selon les envies et besoins.
Imaginons un train, et vous vous trouvez dans le wagon de tête. Le train traverse un très long tunnel, et en étant situé à l'avant vous ressortez les premiers du tunnel obscur pour enfin apercevoir la lumière, vous découvrez un beau soleil accompagné d'un ciel bleu, c'est éblouissant et féerique ! Cette scène est si belle que vous avez envie de la partager avec toutes les autres personnes installées dans le train, alors, vous traversez tous les wagons un à un à la rencontre des gens encore plongés dans le noir, afin de les rassurer et les avertir du beau soleil qui les attend. Pourtant, les personnes situées dans les wagons à l'arrière ne vous croient pas ! Vous avez beau essayer de les convaincre que la lumière arrive, eux ne voient que l’obscurité du tunnel, et dans un sens ils ont raison puisqu'ils traversent encore le tunnel ici et maintenant. Vous pouvez leur dire ce que vous voulez, essayer de les persuader de ce que vous avez vu, ils ne vous croiront pas ne l'ayant pas encore expérimenté. Chacun vit ses propres initiations, et le passage du tunnel en est une, pourquoi vouloir la brusquer ou ne pas l'accepter. De plus, en cherchant à prouver à autrui que le soleil arrive, vous devez vous éloigner de la place où vous êtes, celle où justement vous accueilliez cette belle lumière et la ressentiez dans vos cellules. Chacun a déjà du expérimenter à quel point essayer de convaincre l'autre abaissait les énergies, car, durant cette lutte nous nous déconnectons de notre soleil intérieur pour jouer avec le feu de l'ego.
Alors, ayez la sagesse de rester à votre place, accueillez la lumière et ne faîtes qu'un avec elle, ainsi, vous rayonnerez de votre juste lumière, nul besoin de l'imposer car elle fera son chemin naturellement, et ce qui est merveilleux, c'est que les personnes qui auront envie de briller avec vous, car elles seront prêtes pour cela, se joindront d'elles mêmes à vous dans ce premier wagon !
Et quoi qu'il en soit, ceux qui se trouvent encore dans le tunnel expérimenterons eux aussi la lumière l'heure venue, car cela fait partie du chemin.
C'est ainsi que la lumière se diffuse, elle se partage dans ce qu'émet notre être, dans la paix, l'immobilité et le silence.
08:56 Publié dans Je Suis | Lien permanent | Commentaires (2)
07/05/2019
... j'ai fait la paix
Nous aspirons tous à la paix, intérieure comme extérieure, et nous la recherchons par bien des biais, nous méditons, nous cultivons notre joie, nous faisons du yoga, nous mangeons mieux, nous nous éloignons des personnes négatives... car nous pensons que chaque pierre lumineuse que nous posons sur notre chemin nous mènera vers la paix intérieure. Il est vrai qu'il est bénéfique de privilégier toutes les pensées, paroles et actions positives, tout en se rapprochant de ce qui résonne en nous.
Seulement, bien souvent, nous constatons que la paix ne s'installe pas définitivement. Tous ces efforts que nous faisons ne semblent pas porter leurs fruits car à la moindre contrariété la paix s'envole pour laisser place à la peine, la colère, le conflit, la peur... Est-ce cela la paix ? Une plume qui se pose quelques minutes et s'envole au moindre coup de vent.
Cela paraît alors bien fragile et difficile de préserver la paix en soi. Mais, nous ne baissons pas les bras car à cette paix intérieure nous y tenons, alors, dès que contrariété il y a nous luttons pour chasser cette mauvaise énergie et retrouver la paix, dès que la colère monte nous la refoulons pour garder la paix, dès que la tristesse pointe son nez nous nous battons pour ne pas la ressentir et rester en paix, dès que la douleur nous assaille nous tournons la tête pour ne pas la regarder et garder la paix...
Pourtant, et c'est là l'erreur que nous commettons, le simple fait de lutter contre ce qui vient met immédiatement fin à la paix intérieure.
Ce n'est pas l'émotion qui arrive qui met fin à la paix mais notre réaction face à cela !
Il faut comprendre que la paix ne peut que s'accompagner d'un lâcher-prise total, car la paix est synonyme d'acceptation de ce qui EST. Ainsi, en ne luttant pas contre la douleur qui me traverse, la tristesse qui m'envahi, la peur qui me paralyse, je me place dans une acceptation du moment présent qui amène à moi la paix. Certes ma douleur n'est pas agréable, mais, je peux la ressentir plus sereinement si je ne lutte pas contre elle, si j'accepte sa présence avec bienveillance. En effet, lutter c'est retenir tandis que accepter c'est laisser passer. Il est essentiel de ne pas s'accrocher aux émotions négatives, autrement on ajoute de la souffrance à la souffrance.
Si je n'accepte pas ma douleur, elle ne me quittera pas, et la paix me semblera bien loin.
Ainsi, la véritable paix n'est soumise à aucune action quelconque car elle réside justement dans le fait de lâcher-prise, elle est un état d'être naturel et non une construction.
Alors, si je fais du yoga par obligation je ne suis pas en paix, si je médite sans envie je ne suis pas en paix, même si ces actions sont pour mon bien-être intérieur, à contre-cœur elles deviendront un conflit en moi, donc une absence de paix. J'entends par là que ce ne sont pas nos pratiques qui nous portent vers la paix intérieure mais notre degré d'acceptation de ce qui est dans le ici et maintenant. Certains outils existent, mais ces outils sont censés nous montrer que la paix existe et réside en nous, et que c'est à nous de l'entretenir en mettant fin à l'illusion de la séparation.
On ne cherche pas à être en paix, car chercher signifie "manquer". En revanche, on cherche à être en guerre, on cherche les conflits, il est bien plus naturel d'être en paix qu'être en guerre. Etre en conflit contre quoi que ce soit demande bien plus d'énergie qu'expérimenter la paix contrairement aux apparences.
Imaginons un beau soleil d'été, il brille de sa juste lumière, soudain, un nuage vient à passer devant le soleil, celui-ci le voile pour quelques secondes, peut-être quelques minutes, voire le temps d'une saison hivernale et tout devient gris et sombre. Pourtant, le soleil de son côté continue de briller, même derrière le nuage, il ne s'éteint pas, il reste constant, simplement on ne le voit pas avec nos yeux, on le ressent dans nos cellules. Si l'on n'accepte pas la présence du nuage, on entre en conflit contre ce qui est, on lutte en vain car notre résistance n'écartera pas le nuage, alors on se déconnecte totalement du soleil pour alimenter l'illusion de la séparation, pourtant le nuage ne met pas fin au soleil. Il en est de même pour la paix, elle réside déjà en chacun de nous, seules nos émotions la voilent temps à autre, alors, il est bon de les accepter et les laisser passer tels des nuages qui embrassent le soleil puis s'éloignent.
Ainsi, pour être en paix, il faut accepter sans juger ce qui EST dans l'instant présent. Laisser les énergies circuler sans s'y accrocher, devenir l'observateur bienveillant de notre vie et nos choix.
Ce qui est merveilleux, c'est qu'en mettant fin à notre bataille intérieure, l'extérieur s'harmonisera naturellement avec ce flux d'amour.
Ne cherchons plus la paix, vivons là ici et maintenant !
08:59 Publié dans Lâcher prise, Le moment présent | Lien permanent | Commentaires (0)